Depuis vendredi 4 novembre, une trentaine d’artisans exposent leurs créations lors d’un salon “consacré aux petites mains” de l’art à Montargis. La biennale de la guilde des artisans d’art est accessible durant tout le week-end.
“Une flûte représente deux mois de travail”. Dans la salle des fêtes de Montargis, Véronique Gardy, de l’atelier Flût’A Pa’, peaufine la matière de l’une de ses dernières flûtes, à savoir du papier journal recyclé. Un savoir-faire unique qui se fait remarquer lors de la première biennale de la guilde des artisans d’art.
Ce salon d’exposition et de vente ouvre ses portes jusqu’à dimanche soir. Trente-quatre artisans et créateurs de toute la France y sont présents. Dont une bonne partie originaire de la région.
“Cet instrument nécessite 50 couches de papier”
Véronique Gardy, facteure de flûtes en papier recyclé installée près de Beaugency, explique aux curieux les particularités de son art : “Pour une flûte, il faut assembler des dizaines et des dizaines de couches de papiers”.
Également flûtiste, l’artisan-autodidacte qui s’est lancée seule il y a 25 ans, y connaît un rayon dans les instruments à vent. “Ce qui va changer au niveau du son produit entre une flûte en bois ou en papier, c’est la “couleur” du son, son ressenti par l’auditeur”.
La créatrice réalise aussi le xun, un instrument chinois très ancien, sorte de flûte globulaire. “Cet instrument par exemple nécessite 50 couches de papier”, souligne Véronique Gardy, création en main.
Récupérer le cuir non utilisé par l’industrie de la maroquinerie
Derrière son stand, Aurélie Delobelle travaille quant à elle le cuir en proposant des portefeuilles, bracelets, vide-poches ou encore boucles d’oreilles. Sa spécificité ? Cette créatrice, implantée près de Lorris, propose d’allier à la fois la maroquinerie d’art tout en donnant une seconde vie au cuir.
“Je travaille en grande partie sur les chutes du cuir vendues par les grands noms de la maroquinerie. C’est-à-dire les petites pièces qu’ils n’utilisent plus une fois leurs collections terminées”, souligne Aurélie Delobelle à travers son atelier “Dame Goupil”.
La maroquinière utilise aussi les peaux issues des industries agroalimentaires, comme du cuir de saumon et d’esturgeon. “Mon objectif est d’utiliser le plus de matière déjà existante”.
Une trentaine de métiers représentés
“Ce salon, j’en avais déjà organisé deux de la sorte en 2018 et 2021 à Ferrières-en-Gâtinais. Venir à Montargis permet de toucher un plus large public et accueillir plus d’artisans. C’est un moyen d’exposer les « petites mains » de l’artisanat d’art”, décrit l’organisatrice de l’événement, Nicole Devis.
“Nous avons beaucoup de métiers représentés. Comme un ébéniste, un vitrailliste, un orfèvre, une créatrice de mode, un mosaïste, un relieur, un créateur de meubles ou encore un réparateur d’horloges”, s’en réjouit celle qui est également créatrice d’abat-jour.
Après deux années perturbées par la crise sanitaire, ce salon se fait de nouveau la vitrine de l’artisanat d’art.
Article tiré de la république du centre, disponible en cliquant ici
Par Sylvain Riollet